Villa Arson

" Le livre des Morts par le Père Beaud "

 

Voici une une autre expérience sur les complémentaires vécue à Nice le 22 mars 2004. Lors d'une conférence sur "Le Livre des Morts" par le Père Beaud égyptologue, philosophe et grand érudit.

Pour gagner ma vie et avoir une activité artistique suivie, à cette époque je travaille de nuit dans un hôtel. Ce jour-là, dans cet amphithéâtre bondé et sous-ventilé du CUM je suis particulièrement fatigué car je n'ai pas pu dormir pendant trois nuits de suite. Le conférencier est remarquable,tout se passe très bien jusqu'à la première diapositive projetée dans une demie obscurité. J'ai toujours eu la fâcheuse habitude de m'endormir quand des amis me montraient leurs diapos de vacances.

Le vieux réflexe se réveille et je rentre en lutte contre le sommeil. Toutes les diapositives sont à dominante orange. Des que je perds pied je rentre dans une imagerie à dominante bleue qui me ramène à la conférence, à l'égyptologie et à la projection. Je n'ai pas le temps de saisir toutes ces images qui se déroulent trop vite. C'est le bleu et les motifs géométriques qui dominent. C'est d'une grande beauté mais c'est également l'enfer car je sais que si je me laisse aller je plongerai instantanément dans un sommeil profond et advienne que pourra. La lutte est terrible, je suis en plein milieu d'une rangée hors de question de déranger tout le monde. Le conférencier est à la hauteur de son sujet, mais ces diapos font surgir un tas d'images complémentaires, la lutte avec l'ange n'est pas loin. Chez moi la fatigue crée quand je rentre en lutte avec le sommeil un délire visuel qui laisse libre cours à une soif d'image libres. Je perçois bien qu'au coeur de cette conférence maintenant, la seule chose qui m'interesse c'est de savoir si les Égyptiens connaissaient le pouvoir des complémentaires, s'ils pratiquaient le jeûne et le manque de sommeil pour l'initiation au monde de Râ.

Le passage ne peut se faire qu'en passant par le bleu. Y Klein n'y est pour rien.

Pauvre Père Beaud homme érudit et cultivé à qui je n'oserais pas faire part de mon intuition qui est contraire à l'érudition. Je n'oserais pas lui demander si ce sont ses diapos qui teintent les lieux d'orange par lumière artificielle ou si les murs peints des tombes sont bien à dominante orange.

" Les paysages de Gaétan Bellevue " Hors série 2004 2008

 

" Du Sens "

Je rapproche cette expérience de mon observation des visages sur la Promenade des Anglais et des portraits du Fayoum.

Quand je m'éloigne de la dextérité, de la maîtrise, des influences des uns et des autres sur la technique de ces magnifiques portraits et que je me rapproche du sens, j'élabore l'hypothèse suivante: Ils les peignaient ainsi car toutes ces personnes mourraient avant d'avoir parcouru le cycle normal de la vie auquel elles avaient droit et devoir.

C'est à dire vivre et vieillir assez longtemps pour permettre à leurs parents de les précéder dans l'au-delà. Les momies avec leur portrait restaient longtemps dans l'habitat où vivait la famille. C'est dans un deuxième temps qu'elles étaient enterrées.

La première qualité de ces portraitistes étaient de savoir redonner vie au défunt. Personnellement je doute que ces portraits aient été faits de leur vivant. Une fois momifiées et peintes ces personnes restaient dans la maison familliale avec la famille et là elles parcouraient leur temps. Cela est mis en évidence par le fait qu'il n y a que très peu de portraits mortuaires de personnes âgées. Les portraits du Fayoum ne représentent que très rarement des personnes de plus de quarante, cinquante ans.

Ce traitement est réservé aux morts jeunes.

A force de faire mes portraits sur la Promenade des Anglais, je me suis rendu compte que passé la cinquantaine les visages se transforment. Les muscles se relâchent, ce qui donne une morphologie différente. Passé cinquante ans, la transformation des cartilages s'opère plus rapidement Ils grandissent et transforment la silhouette principalement au niveau du nez et des oreilles. " Mère Grand que vos oreilles sont grandes "

Dans les portraits du Fayoum, ce n'est pas le cas. Même les portraits qui représentent des personnes âgées sont de faux vieux ou des vieux avant l'âge. Les transformations physiques ne sont pas avancées.

A qui suggérer ces hypothèses intuitives et déductives pour ouvrir un nouvel axe de recherches?

" Carnet de note "

" Les paysages de Gaétan Bellevue " hors série 2004 2008