En 2016
Marianne me demande de réaliser son portrait. Je lui conseille de rencontrer un vrai portraitiste car je ne valorise pas les modèles.
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En février 2017 nous mettons en place trois séances de poses de 2 heures, après des essayages et deux études je réalise le portrait.
Exprimer ce qui se projette sur le modèle, et tout ce que le modèle et l'environnement projette dans nos esprits.
Assaillis d'informations, d'inquiétudes, de scénarios catastrophes: réchauffement climatique mondial, Brexit en Europe, Trump aux Etas Unis, Poutine en Russie, frémissement en mer de Chine, petites guéguerres ou Grandes Guerres, mafia mondiale, les Orient, les Afrique, les faïts, les climats, la peur certaine d'une nouvelle apocalypse.
Pendant la pose les modèles abandonnent rapidement le sourire, qu'ils voudraient retrouver sur la toile, pour une expression plus profonde de l'Etre.
J'admire les portraits d'Elisabeth Vigée Lebrun qui savait si bien réaliser des portraits joyeux, souriants, sans doute fidèles et ressemblants avec ces éclats lumineux dans les yeux. Cependant il y manque la vie hors représentation, il y manque cette fin de siècle mouvementé, ces intrigues de cours, ces révolutions et ses révoltes, ces catastrophes annoncées. Le peuple n'y existe pas, les tourments y sont gommés, il me manque le hors champs.
Là nous serions plutôt plein champ. Un immense panoramique, un immence "Paysage de Gaétan Bellevue" où toutes les armées se positionnent, s'observent, toutes certainent de la victoire en attendant le matin du grand soir.
Sur son piedestale Marianne cogite.
A chacun ses frontières. Sociale? Culturelles? Sexuelles? Géographiques? Politiques? Existentielles? Spirituelles? Linguistiques? écologique?
Comme chacun d'entre nous elle s'arrête, regarder loin en arrière, moins loin en avant et cela teinte le présent.
Je fais de mon mieux je me soumets au savoir-faire et manque de savoir-faire, à ses distorsions.
La Marianne de Gaétan Bellevue est là au centre de ce Paysage elle attend, elle veille, elle s'inquiète.
Ira-t-elle aux combats?
Chacun pronostiquera ce qu'il voudra.
Série " Ce ne sont pas mes dessins qui vous ressemblent mais bien moi qui ressemble à mes dessins."
Les Triptyques. HHC. Nice 2017
Mettre en lumière c'est parfois apporter de l'ombre pour voir au delà de ce qui est visible.
Le résultat sera ce que pinceaux, couleurs et mains feront sur le papier. Mes manquent, mon intelligence, ma bêtise et l'informatique seront au service de ce qui se passera quelque part entre ce portrait, ceux qui le regarderont et ce que j'en aurai fait.ghj
En 2059 le peintre et le modèle ne compteront plus, ni lui ni elle ne seront là pour commenter en 2059.
Que dira Marianne contemplant ces symboles aux racines antiques réapparues en 1789.
Liberté, Egalité, Fraternité?
Que dira Dame Nature massacrée pas ses propres enfants.
TNous étions libres, nous étions égaux, nous étions frères.
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