" Chronographe "
Article de Josiane Scoléri -extrait-
Toujours dans ce travail de longue haleine sur le portrait, Hervé Courtain a peint ce qu’il a appelé un chronographe, le chronographe de « la Quête » dont font partie plusieurs œuvres et notamment une série de 46 portraits et un hors série. Il s’agit de toutes les personnes visitant son atelier qui ont accepté de poser 3/4h. Limite de temps, palette réduite, les contraintes sont toujours là.
Punaisés comme une frise tout en haut des murs de son atelier, tous ces portraits captent immédiatement l’attention et nous obligent à lever le regard vers eux, par - dessus les toiles qui sont au mur. Il faut savoir que les portraits d’Hervé Courtain ne sont pas forcément « ressemblants », au sens de la similitude photographique. Pourtant, toute personne portraiturée se reconnaît immédiatement et tressaille au vu de ce que l’artiste expose d’elle, à ses propres yeux, aux yeux de tous.
Hervé Courtain met souvent en avant la faille première, la vulnérabilité de tout être humain (lui compris bien sûr, son auto-portrait figure dans le chronographe). Une vision de l’humanité qui ne cède jamais à la joliesse, mais qui fait au contraire ressortir la part d’ombre et le tragique qui demeurent notre lot. Même les portraits d’enfants sont graves chez Hervé Courtain. Et les adultes, jeunes et vieux, hommes et femmes, témoignent dans la fixité du portrait de ce corps à corps avec l’indicible, de la fragilité de l’être humain et en même temps, de l’impossible esquive face à ce combat qui nous dépasse.
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